Glaçants aveux du responsable de la centrale
Photo : Masuda Naohiro (à gauche), lors de la visite à Fukushima de
l’ambassadrice des USA au Japon, Caroline Kennedy accompagnée de son
fils Jack Kennedy Schlossberg, le 14 mai 2014 (AFP PHOTO/POOL/Toru
YAMANAKA).
Dans un entretien accordé le 20 décembre à l’Agence
Associated Press, le responsable de la réparation de la centrale de
Fukushima a avoué qu’il était dans l’incapacité de prévoir quel serait
le coût de la mise en sécurité des installations, et de fixer une date
pour que les réacteurs fondus cessent de menacer la santé des salariés
de l’entreprise et les habitants de la région alors que les bâtiments
accidentés continuent à polluer les sous sols et l’atmosphère.
Masuda Naohiro a même ajouté qu’il ignorait si, quand et comment les
nouveaux robots pourraient réussir à explorer les débris des réacteurs
fondus pour faire le point sur la réaction qui se poursuit en dégageant
une chaleur d’environ 100° et des émanations radioactives. Il a
également reconnu qu’il devait faire face à une véritable
« zone de guerre ».
Toutes déclarations qui contrastent avec les affirmations du
gouvernement japonais répétant régulièrement que la situation est
entièrement sous contrôle.
Le responsable de la Tepco, la société propriétaire
de la centrale, a précisé que les ingénieurs ne savaient même pas où se
trouvaient les débris des réacteurs ni comment il serait possible de les
extraire. Il ignore également si les travaux nécessaires pourront être
commencés avant une dizaine d’années. Avec cette précision :
« Une nouvelle science devra être inventée pour commencer le
nettoyage et il faudra pour cela prendre en compte les risques courus
par les salariés et l’environnement. »
D’autant plus que des éléments radioactifs continueront à fuir dans les nappes souterraines, dans la mer et dans l’air.
Des aveux qui contredisent radicalement les propos rassurants et les mensonges proférés par des responsables de la centrale lors de la visite des installations et de la région par
Politis
à la fin du mois de septembre dernier. Des propos de « propagande » que
démentaient d’ailleurs la plupart des analyseurs automatiques de
radioactivité mis en place sur le chantier, les combinaisons spéciales
portées par de nombreux techniciens et l’abandon sur place de centaines
de voitures et d’engins de chantiers fortement contaminés.
En conclusion Masuda Naohiro, qui travaille depuis 30 ans pour la Tepco,
a assuré que, désormais, il annoncerait aussi bien les bonnes que les
mauvaises nouvelles. Mais, pourtant, il n’a rien dit sur la bonne
vingtaine de millions de tonnes de déchets radioactifs entassés sous de
simples bâches dans la campagne environnantes…
Extrait d'un article de Politis.fr de Claude-Marie Vadrot