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mercredi 19 décembre 2018

Les macaques de Fukushima

Deux études scientifiques conduites "sur le terrain" au Japon, pourraient-elles (indirectement) plaider contre le retour forcé en zone contaminée ? Le Mainichi les présente brièvement mais assez précisément.

Deux macaques japonais dans la ville de Fukushima, préfecture de Fukushima (photo : Fumiharu Konno, de l'équipe de recherche de Shinichi Hayama)

   18 macaques sauvages ont été capturés qui vivaient à moins de 40 km de la centrale Daiichi, dans une zone située dans le Nord-Est de la Préfecture de Fukushima et incluant les villes de Minamisoma et Namie.
Une équipe dirigée par Manabu FUKUMOTO (professeur émérite du département de Pathologie de l'Université du Tohoku) a constaté des anomalies dans leur formule sanguine, en particulier dans les cellules de la moelle osseuse qui produisent les plaquettes, par comparaison avec d'autres singes vivant dans d'autres zones.
Les chercheurs ont en outre constaté une forte diminution de certains composés sanguins chez les individus "exposés quotidiennement à une irradiation interne" [les faibles doses]. Leur hypothèse, c'est que les singes ont dû ingérer "des substances contaminées au radiocésium provenant de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, par exemple l'écorce d'arbres".
L'équipe du prof. Fukumoto a produit une estimation de la dose de rayonnement en Césium présente dans les muscles des primates ; Fukumoto exprime auprès du journal :
" Il faut mener des recherches à long terme pour voir si ces anomalies auront un effet sur la santé des singes".

Lire l'article complet dans le blog de Fukushima

 

mercredi 5 décembre 2018

Inspection des experts de l'AIEA

Courant du mois de novembre, les experts de l'AIEA ont fait une visite sur le site de la centrale. Ils viennent de remettre un rapport préliminaire (le rapport définitif le 30 janvier 2019).



Rien de bien méchant pour le Japon, à part le problème de l'eau contaminée

Pour lire le rapport préliminaire, c'est ici

vendredi 19 octobre 2018

Le retour des habitants dans les communes près de Fukushima pose problème

Fukushima, l’impossible retour dans les villages de l’ancienne zone d’évacuation : l’exemple d’Iitate

La commune d'Iitate, dans le département de Fukushima, a été durement frappée par les retombées radioactives de la catastrophe de mars 2011. Désertée par les habitants après l'ordre d'évacuation, elle porte les séquelles de l'accident et de plusieurs années d'abandon. Alors que les autorités incitent au retour et abolissent les aides aux réfugiés, les anciens habitants redoutent de regagner un environnement où la radioactivité reste supérieure aux normes internationales.
SOMMAIRE
1. Le village d’Iitate : entre océan et montagne
2. La décontamination a-t-elle fonctionné ?
3. Le village d’Iitate, un retour impossible ?
4. Quelles sont les revendications des habitants ?




Lire cet article complet Cécile Asanuma-Brice, chercheuse au CNRS

La gestion de l'eau contaminé pose d'énorme problème et va dépasser les capacités de traitement de la centrale

80% du stock d’eau contaminée à Fukushima daï-ichi dépasse les autorisations de rejet

TEPCo a accumulé plus d’un million de mètres cubes d’eau contaminée dans des citernes sur le site de la centrale de Fukushima daï-ichi et le stock continue à s’accroître de jour en jour. Une grande partie de cette eau a été partiellement décontaminée, et il restait plus, officiellement, que du tritium (hydrogène radioactif), qu’il est difficile de séparer et stocker. Cette situation n’est pas pérenne et la meilleure solution trouvée par la compagnie et le gouvernement est le rejet en mer. Ne restait plus qu’à convaincre les résidents…

Les autorités ont donc organisé 3 réunions publiques, à Tomioka et Kôriyama et les quelques personnes qui y ont assisté ont posé des questions sur la contamination résiduelle. Il est rapidement apparu, comme nous l’avons rapporté en août dernier, que la contamination résiduelle pour certains éléments dépassait les concentrations maximales autorisées pour le rejet en mer. Les populations concernées se sont donc senties trahies, une nouvelle fois, car il n’était question que de tritium dans la communication de l’exploitant et du gouvernement. L’assistance a donc fait part de son opposition aux rejets en mer.

TEPCo vient d’admettre que 80% du stock d’eau traitée avait une contamination résiduelle qui dépasse, en concentration, les autorisations de rejet en mer. La concentration en strontium, particulièrement radio-toxique, peut atteindre 600 000 Bq/L, ce qui est environ 20 000 fois plus que la limite autorisée. La compagnie parle maintenant d’effectuer un second traitement avant rejet en mer.

Environ 161 000 m3 auraient une concentration de l’ordre de 10 à 100 fois la limite, auxquels il faut ajouter 65 000 autres mètres cubes, avec jusqu’à 20 000 fois la limite, selon TEPCo. Sa station de traitement traite environ 340 m3 jour actuellement. A ce rythme là, il lui faudrait 2 ans pour traiter ce stock… sans parler du coût. Ce total ne fait pas encore les 750 000 m3 annoncés comme faisant 80% du stock. La presse ne donne pas de détails sur le reste.

La compagnie n’a plus de place sur le site de la centrale. Et toute cette eau accumulée représente un danger en cas de fort séisme car on ne sait pas si les cuves tiendront. Quand on pense que le premier ministre japonais avait déclaré au Comité international olympique que la situation était sous contrôle…

TEPCo évoque des pannes en 2013 sur ALPS, la station de traitement des eaux, et de l’eau fortement contaminée se serait mélangée à de l’eau traitée. La compagnie aurait aussi eu du retard par moment dans le remplacement des filtres. Et ce n’est que maintenant qu’elle le dit ! Après, quand les populations s’opposent aux rejets, c’est à cause des rumeurs néfastes…

Cette gestion de l’eau contaminée et de la concertation avec les populations est lamentable.

Lire l'article complet

Le gouffre financier d'un accident nucléaire

80ième versement financier pour TEPCo


TEPCo annonce avoir reçu le 80ème versement financier de la part de la structure gouvernementale de soutien qui lui avance de l’argent pour les indemnisations : 227,2 milliards de yens (1,7 milliards d’euros au cours actuel). C’est 17 fois plus que le précédent versement. Rappelons que cet argent est prêté sans intérêt.

TEPCo a déjà reçu un total de 8 602,5 milliards de yens (plus de 66,2 milliards d’euros au cours actuel) si l’on prend en compte le présent versement et cela ne suffira pas.

Difficultés pour le retrait du combustible de la piscine du réacteur 3

Retrait des combustibles usés du réacteur n°3 reporté suite à une panne

Le tableau de contrôle du pont roulant devant retirer les combustibles de la piscine de refroidissement du réacteur n°3 est tombé en panne suite à une erreur de voltage, selon TEPCo. Il doit être changé et le début des opérations pourrait être reporté d’un mois ou deux.

Il y a 556 assemblages dans cette piscine et le retrait devrait commencer cette année.
Ce constat a été fait le 4 septembre 2018


Sur la photo, la couverture pour le retrait des combustibles de la piscine 3

Les retards pour le retrait des combustibles de la piscine du réacteur n°3 continuent.

TEPCo a pris du retard dans son programme de retrait des combustibles de la piscine du réacteur n°3 et elle s’est fait tancer par l’Autorité de Régulation Nucléaire (NRA). Rappelons qu’il y a eu une panne sur un tableau de commande en juin 2018. La compagnie invoque des problèmes de contrôle qualité des équipements.

Il y a 566 assemblages usés dans cette piscine et les travaux auraient dû commencer en novembre 2018. Mais ce calendrier ne sera pas tenu. La NRA estime qu’il y a un vrai problème de gouvernance et de contrôle chez TEPCo qui vient du sommet de la hiérarchie.

Rappelons que seule la piscine du réacteur n°4 a été vidée jusqu’à présent. Comme il n’y a pas eu de fusion du cœur dans ce réacteur, car il était entièrement déchargé, le débit de dose a permis l’intervention d’êtres humains. Ce n’est pas le cas pour les réacteurs 1, 2 et 3.
Ce constat a été fait le 14 septembre 2018

Nous sommes presque fin octobre et il n'y a toujours rien

jeudi 20 septembre 2018

Les travaux sur le réacteur numéro 2

Pendant que les travaux de récupération des combustibles, stockés en piscine, avancent, les travaux de décontamination se poursuivent, et des accès dans le réacteur numéro 2 sont nécessaire. Ci-dessous, une photo de Tepco sur le début des travaux pour la création d'une porte.


Le liens vers les photos de Tepco

Le traitement des effluents liquides beaucoup moins efficace que prévu

La décontamination de l’eau de refroidissement pas aussi efficace qu’annoncé.

Pour refroidir les cœurs fondu des réacteurs accidentés de la centrale de Fukushima Daï-chi, TEPCo injecte 67 à 72 m3 par jour et par réacteur. Cette eau s’écoule dans les sous-sols après s’être fortement contaminée. De l’eau phréatique continue à s’infiltrer, malgré les nombreuses mesures prises pour réduire les flux et, inversement, de l’eau contaminée s’échappe dans la nappe phréatique. L’eau des sous-sols est pompée pour éviter les débordements et traitée. Mais comme TEPCo pompe encore 154 m3 chaque jour en plus que ce qu’elle injecte, l’eau s’accumule dans des cuves. Selon le dernier bilan, le stock s’élève à 932 567 m3 d’eau traitée, 160 351 m3 d’eau partiellement traitée (retrait du strontium seul) auxquels il faut ajouter plus de 30 000 m3 dans les sous-sols. Lien

Cette eau représente une menace en cas de séisme grave ou autre catastrophe naturelle et, en janvier dernier, l’Autorité de Régulation Nucléaire a demandé qu’une décision soit prise cette année quant au rejet de cette eau dans l’océan. Alors les autorités ont commencé à organiser les réunions publiques pour convaincre les populations et les acteurs locaux d’accepter le rejet en mer. Officiellement, il ne reste plus que du tritium dans l’eau traitée par l’installation ALPS.


  L’article ne mentionne pas les limites de rejet annuel, qui sont un autre facteur limitant, étant donné le stock à rejeter. Pour le seul tritium, le stock total, estimé à 3,4 PBq (3,4 milliards de millions de becquerels), représente de l’ordre de 150 années de rejet à la limite autorisée…

Si TEPCo et les autorités ne mettent pas toutes les données sur la table, elles ne pourront jamais convaincre les riverains et les autres pays d’accepter les rejets.

lundi 3 septembre 2018

Une honte pour le Japon

Des experts de l'ONU dénoncent l’exploitation des travailleurs qui décontaminent la centrale de Fukushima.


 Le Japon doit agir de toute urgence pour protéger des dizaines de milliers de travailleurs qui seraient exploités et exposés à des radiations nucléaires toxiques dans le cadre des efforts de nettoyage de la centrale nucléaire endommagée de Fukushima Daichi, affirment trois experts des Nations Unies.

« Les travailleurs engagés pour décontaminer Fukushima incluraient des travailleurs migrants, des demandeurs d'asile et des personnes sans abri », ont déclaré ces experts dans une déclaration conjointe à la presse.

« Nous sommes profondément préoccupés par le fait qu’ils seraient exploités en n’étant pas informés des risques d’exposition aux rayonnements, qu’ils seraient forcés d’accepter des conditions de travail dangereuses en raison des difficultés économiques et par le caractère inadéquat des mesures de formation et de protection », ont-ils ajouté.

Les experts se sont dits aussi préoccupés par l'impact que l'exposition aux rayonnements peut avoir sur la santé physique et mentale de ces travailleurs.

Ces experts sont Baskut Tuncak, Rapporteur spécial sur les conséquences pour les droits de l'homme de la gestion et de l'élimination écologiquement rationnelles des substances et déchets dangereux ; Urmila Bhoola, Rapporteure spéciale sur les formes contemporaines d'esclavage, ses causes et ses conséquences ; et Dainius Puras, Rapporteur spécial sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale susceptible d'être atteint.

Selon ces experts, la contamination de la zone et l'exposition aux rayonnements restent un risque majeur pour les travailleurs qui tentent de sécuriser la zone sept ans après la catastrophe nucléaire consécutive à un séisme et à un tsunami.

Des dizaines de milliers de travailleurs ont été recrutés au cours des sept dernières années dans le cadre du programme de décontamination. Le ministère japonais de la santé indique sur son site web que 46.386 travailleurs étaient employés en 2016.

Les experts des droits de l'homme des Nations Unies ont engagé un dialogue avec le gouvernement japonais depuis l'année dernière et ont pris en compte une récente réponse à leurs préoccupations les plus récentes.



Le lien vers le journal de l'ONU

mardi 24 juillet 2018

Une bonne nouvelle

TEPCo annonce enfin l’arrêt définitif de Fukushima daï-ni

La centrale nucléaire de Fukushima daï-ni, avec ses 4 tranches, est à une douzaine de kilomètres au Sud de la centrale accidentée de Fukushima daï-ichi. Elle aussi été fortement secouée par le séisme et noyée par le tsunami, mais il n’y a pas eu d’accident grave car il y avait de l’électricité disponible à moins de 10 km.


 TEPCo n’avait, jusqu’à présent, rien décidé quant à son sort, même si elle avait envisagé, en mars 2017, d’arrêter définitivement le réacteur n°1. L’assemblée régionale a adopté une motion demandant son arrêt définitif. Tomioka et Naraha, où la centrale est située, ont fait de même, tout comme les 57 autres communes de la province. Même le gouvernement est pour son arrêt !

Lire l'article ACRO complet


mercredi 20 juin 2018

Pas beaucoup de nouvelles de Fukushima

Tepco envisage de démanteler aussi la 2ème centrale nucléaire de Fukushima


Plutôt une bonne nouvelle :
Extrait : Tepco n'avait jusqu'à présent rien décidé pour Fukushima Daini (numéro 2), site qui compte 4 réacteurs (sur la photo ci-dessus), même si, pour la plupart des experts, il n'est pas envisageable de relancer ces installations pour des raisons psychologiques et techniques.

Lire l'article de Challenges

dimanche 3 juin 2018

La contamination de la région de Fukushima fait encore parler d'elle

Les microparticules vitreuses, riche en césium, sont plus abondantes que prévu.

Research team members monitoring radioactive particles in the exclusion zone

Les rejets radioactifs lors de l’accident grave à la centrale de Fukushima daï-ichi n’ont pas été seulement sous forme gazeuse. Une partie de la contamination de l’environnement est due à des microparticules vitreuses, particulièrement riches en césium et autres éléments radioactifs. Sous cette forme, l’impact sanitaire et sur la contamination à long terme pourrait être beaucoup plus grave. Mais, comme on ne sait pas grand chose à leur propos, les recherches sur le sujet se poursuivent.
Ces microparticules ont été découvertes dans les filtres à air, dans les sols et sur des plantes. Deux articles scientifiques viennent de paraître à ce sujet et apportent de nouvelles informations.
Plusieurs études sont en cours : quelques extraits de la première ici
La suite de l'article est à lire sur le site de l'ACRO dans les pages Fukushima 

 

jeudi 19 avril 2018

Je ne fais pas confiance aux gestionnaires, la preuve chez les japonais

Selon un employé de TEPCo, un dirigeant de la compagnie a arrêté le projet de digue contre les tsunamis en 2008

voilà le résultat
Les auditions des témoins continuent dans le procès de trois anciens dirigeants de TEPCo. Un employé vient de rapporter que Sakaé Muto, vice-président de la compagnie a arrêté le projet de digue anti-tsunami à la centrale de Fukushima daï-ichi.

Rappel de l’épisode précédent : un rapport interne à TEPCo daté de mars 2008 avait estimé qu’un tsunami pouvait atteindre une hauteur de 15,7 m à la centrale de Fukushima daï-ichi. Les calculs étaient basés sur une mise à jour, en 2002, des prédictions gouvernementales qui aboutissaient à un séisme de magnitude 8,2 au large de Fukushima.

Le témoin, dont les propos sont rapportés par l’Asahi et le Maïnichi, faisait partie de l’équipe en charge de définir les mesures de renforcement des protections contre les séismes et tsunamis, mise en place en novembre 2007. Il rapportait directement à Sakaé Muto à l’époque. Selon lui, le groupe était arrivé au consensus que TEPCo devait prendre en compte la réévaluation gouvernementale du risque tsunami et a chargé une filiale de faire une estimation de la vague la plus haute. La filiale a informé le groupe en mars 2008 des résultats de son évaluation : 15,7 m. Et le groupe a informé Sakaé Muto à ce sujet en juin de cette même année...

Lire l'article complet de l'ACRO ici

mardi 17 avril 2018

Les cas de cancer augmentent autour de Fukushima

Ce n'est pas mon domaine, mais des études récentes montrent que l'on ne peut pas se taire.
Voici une publication du blog de Fukushima

Le nombre de cancers de la thyroïde augmente sans cesse

La seule enquête épidémiologique existante au Japon en rapport avec la catastrophe nucléaire de Fukushima concerne un diagnostic réalisé pour environ 380 000 jeunes, mineurs au moment de la catastrophe. Avant 2011, l’incidence du cancer de la thyroïde des enfants au Japon était de 0,35 cas par an pour 100 000 enfants ; un seul nouveau cas de cancer de la thyroïde de l’enfant chaque année devait donc advenir dans la préfecture de Fukushima. Or, à ce jour, 160 cas de cancer thyroïdien sont confirmés et 35 enfants sont en attente d’une opération. Malgré ce résultat significatif, l’Université de Médecine de Fukushima affirme que la catastrophe nucléaire de Fukushima n’a pas eu d’influence sur l’augmentation des cancers de la thyroïde des enfants. Cherchez l’erreur.


 Pour en savoir plus, je vous encourage à lire l’étude réalisée par le Dr Alex Rosen, médecin, président de l’IPPNW-Allemagne (International Physicians for the Prevention of Nuclear War) et publiée le 7 mars 2018.

dimanche 11 mars 2018

Le Japon se souvient, 7 ans après

Le Japon s'est figé dans le recueillement dimanche à 14H46 (05H46 GMT), au moment précis où, le 11 mars 2011, se produisit un terrible tremblement de terre suivi d'un tsunami meurtrier et d'une catastrophe nucléaire.

Comme chaque année, une cérémonie officielle s'est tenue à Tokyo, en présence du Premier ministre Shinzo Abe, du prince Akishino, fils cadet de l'empereur Akihito, et de son épouse Kiko, tous deux représentant le couple impérial, ainsi que de survivants.


Photo AFP - Toshifumi KITAMURA


"J'offre mes condoléances à ceux qui ont perdu leurs proches et amis bien aimés", a déclaré M. Abe avant de laisser la parole à des habitants.
Parmi eux, une femme de 70 ans originaire de la région de Fukushima, Hideko Igarashi, a appelé, dans un discours prononcé avec beaucoup de coeur, le Japon à "ne jamais oublier ce que nous avons appris du désastre".
"J'ai attrapé un arbre mais j'ai été engloutie par la vague. Mon mari a été emporté loin de moi, il a hurlé +Hideko+ trois fois", a-t-elle raconté. "Je regrette de ne pas lui avoir dit de s'enfuir plus tôt".

Au total, 18.434 personnes ont péri ou disparu dans le tremblement de terre de magnitude 9 et le tsunami qui ont meurtri le pays il y a sept ans.
En outre, plus de 3.600 personnes, pour la plupart de Fukushima, sont décédées des suites de la catastrophe, pour cause de maladie ou de suicide.
Aujourd'hui, l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima, le plus grave de l'histoire depuis celui de Tchernobyl en URSS en 1986 même s'il n'a officiellement pas causé de décès direct, laisse encore derrière lui plus de 73.000 déplacés, chassés par les radiations.

mardi 6 mars 2018

Nouveau toit pour le réacteur num 3

Tepco et ses sous traitants ont terminé l’installation d’un nouveau toit sur le réacteur n°3. 



Photos Tepco du 21 février 2018

 Les travaux avaient débuté en août 2017. Tepco a mis en ligne des photos et une vidéo (les photos et commentaires en anglais) où l’on voit la mise en place de la dernière tranche. La compagnie, avait organisé un voyage de presse sur place en novembre dernier, malgré les forts débits de dose sur place.
Le toit, de forme cylindrique, pèse 55 tonnes et fait 17 m de haut.

L'article complet sur le blog de Fukushima

vendredi 2 mars 2018

L'obstination de la reconquête

Masahiro Imamura, le ministre japonais de la reconstruction, a récemment comparé à un marathon la reconquête des territoires contaminés par l’accident nucléaire à la centrale de Fukushima daï-ichi en mars 2011, en précisant que « la reconstruction en est au trentième kilomètre ». Cela a provoqué l’ire des personnes concernées et des élus locaux qui ne voient pas le bout du tunnel. Le gouverneur de la province a tenu à rappeler que certaines zones évacuées n’ont même pas franchi la ligne de départ



 Masahiro Imamura, le ministre japonais de la reconstruction


Cet épisode montre le fossé existant entre la perception du gouvernement central, qui voudrait tourner rapidement la page, et la réalité sur place.
A Tchernobyl, les autorités soviétiques ont abandonné de vastes territoires et le réacteur accidenté. L’Europe vient de terminer la construction d’une arche gigantesque destinée à limiter l’impact d’un effondrement dans le bâtiment réacteur pendant au moins un siècle. A l’inverse, les autorités japonaises se sont lancées dans une politique de reconquête totale : les réacteurs accidentés vont être démantelés et les territoires contaminés rendus à leurs habitants. Six ans plus tard, alors que les autorités s’apprêtent à lever les ordres d’évacuer partout, sauf dans les zones les plus contaminées classées en « zones de retour difficile », il est évident que le volontarisme affiché ne parviendra pas cacher les limites de cette politique.

mercredi 28 février 2018

Le Japon pousse les évacués de Fukushima au retour

La levée des ordres d’évacuation dans les zones contaminées par la radioactivité suite à la catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima Daiichi, qui a commencé le 31 mars dernier, est l’une des décisions gouvernementales qui ont marqué l’année fiscale 2017 au Japon, et mobilisé les protestations des victimes, car à bientôt un an



 Toru Takeda (photo Michael Holtz / CSM)

Il faut noter que cette “politique du retour” a concerné des zones se rapprochant de plus en plus de la centrale, présentant un niveau de dose de radioactivité allant jusqu’à 50 mSv/an ! en outre, le débit de dose jusqu’à 20 mSv/an a été déclaré “sans risque sanitaire”! Rappelons que c’est le maximum autorisé en France pour les travailleurs du nucléaire.

A l’approche de la date des Olympiades, les autorités veulent maintenant supprimer les aides au logement pour certains évacués, qui n’auront d’autre alternative que de rentrer vivre en zone contaminée...
Mais la résistance s’organise, comme à Yonezawa.

Lire l'article du blog de Fukushima

dimanche 18 février 2018

Chiffres clés pour le 7ème anniversaire de la catastrophe

A l’approche du septième anniversaire de la catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima, voici quelques chiffres clé tels qu’ils apparaissent dans les médias et les sites officiels.




Situation des réacteurs

Les travaux visent essentiellement à sécuriser les réacteurs accidentés qui sont encore menaçants. A proximité, les débits de dose sont tels que le temps de séjour doit être très limité, ce qui complique les travaux. Lire la suite de long article bien documenté sur le blog de Fukushima rédigé par l'ACROnique

lundi 5 février 2018

Les tribunaux donnent raison aux victimes

En 2017, 3 jugements ont été prononcés concernant les souffrances générées par l'accident nucléaire. Le 17 mars, par la Cour de justice de Maebashi (département de Gunma), le 22 septembre par le tribunal de Chiba (département de Chiba), et le 10 octobre par le tribunal de Fukushima.




À Fukushima, 3800 personnes accusent l'État et TEPCO. Le 10 octobre, 1000 personnes se sont réunies devant le tribunal. Elles ont poussé des cris de joie quand le verdict favorable a été prononcé. Le secrétaire général des plaignants a déclaré: «TEPCO a exploité des réacteurs mal entretenus et a provoqué l'accident. Il est coupable.


L'État et TEPCO ont essayé ensemble de cacher leur faute. C'est celle-ci que le tribunal a révélée. »

 De ces trois procès, celui de Maebashi était presque une victoire et celui de Fukushima une victoire parfaite pour les plaignants. Dans ces deux procès, on a augmenté les indemnités pécuniaires, mais la somme est restée trop faible. A Maebashi, 39 millions de yens (selon Boursorama 289 000 euros) pour 62 plaignants (630 000 yens en moyenne par plaignant, soit 4661 euros) et à Fukushima, 500 millions de yens ( 3 703 703 euros) pour 2907 plaignants (en moyenne 172 400 yens par personne, soit 1270 euros).


Lire la suite de l'article  dans cet article, il est aussi question du stockage de déchets, toujours aussi problématique et du démantèlement d'autres centrales japonaises.




dimanche 21 janvier 2018

Nouvelle recherche du corium dans le réacteur 2

 Une nouvelle investigation de 10 heures a été réalisée dans l’enceinte de confinement du réacteur 2 de Fukuishima Daiichi, selon un rapport rendu public par Tepco le 19 janvier 2018. Toutefois, Tepco n’indique pas la date de l’opération. Les images et les mesures ont été prises à l'aide d'une sonde de 13 mètres munie d'une caméra et d'un dosimètre. Tepco ne diffusera les mesures de radioactivité qu’ultérieurement.




Un long article du blog de Fukushima que je vous invite à lire ici

mercredi 3 janvier 2018

Des déchets radioactifs à perte de vue

Le vaste chantier de décontamination à Fukushima engendre une énorme quantité de déchets radioactifs. Les autorités en attendent 22 millions de mètres cubes après incinération des déchets organiques. D’ici 2021, 15,2 millions de mètres cubes devraient être entreposés « provisoirement » sur un site de 16 km2 qui entoure la centrale accidentée, sur les communes d’Ôkuma et Futaba. En attendant, ces déchets s’entassent un peu partout, parfois à perte de vue.



 L'Acronique de Fukushima a publié, il y a un peu plus d’un an, un reportage sur toute la chaîne de gestion de ces déchets, avec des photos et des vidéos. Greenpeace Japon vient de mettre en ligne des images de ces déchets vus du ciel : La première vidéo en japonais est visible sur Youtube, la seconde en allemand est visible ici.

 Une note en anglais de Greenpeace fait aussi le point sur les déchets radioactifs.

 La décontamination, presque terminée officiellement, sauf dans les zones dites de « retour difficile », ne concerne que les zones habitées qui deviennent des oasis au milieu des montagnes et des forêts qui couvrent 75% du territoire de la province de Fukushima. La décontamination de petites zones dans les territoires les plus contaminés est prévue pour ne pas rayer de la carte deux communes, même si les habitants ne rentreront pas. L’obstination de la reconquête, jusqu’à l’absurde.