Cet article ne parle pas directement de Fukushima, mais des conséquences pour l'Europe et la France en particulier.
Mardi matin, la Commission Industrie, Recherche et Énergie (ITRE) du Parlement européen a voté le rapport Romana JORDAN révisant la directive européenne sur la sûreté nucléaire.
L'histoire d'une catastrophe annoncée
Alors qu'en mars 2013, les eurodéputés avaient insisté sur les stress tests (une bonne chose) le rapport voté hier, mais une croix, purement et simplement sur les contraintes qui étaient liés aux résultats de ces tests.
Pour reprendre les commentaires de Michèle Rivasi (eurodéputée EELV) :
"Face au danger potentiel que représente l'industrie nucléaire, les
parlementaires doivent exiger le maximum de garanties pour empêcher le
pire d'arriver. Malheureusement, encore une fois, la complaisance a été
de mise et les autorités de sûreté nucléaire (ASN) n'auront pas les
compétences nécessaires pour empêcher les opérateurs de prendre des
risques insensés".
"Sur ce texte, comme sur l'ensemble des textes touchant au
nucléaire, le Parlement européen ne bénéficie pas de la codécision, il
n'est que consulté: nous avions demandé un changement de base juridique
remettant en cause le Traité Euratom, nous avons perdu. Et alors que la
Commission nous proposait un texte peu contraignant, la rapporteure a
encore réussi à l'affaiblir. La Commission proposait que l'ASN soit
clairement séparée de toute entité s'occupant de la promotion ou
utilisation de l'énergie nucléaire ou de la production d'électricité,
finalement la séparation ne sera que juridique".
"La commission ITRE s'assoit par ailleurs sur la résolution du
Parlement européen de mars 2013 sur les stress tests. Le Parlement
reconnaissait les besoins d'amélioration de sûreté à la lumière des
stress tests effectués, pourtant ceux-ci ne seront pas forcément suivis
d'effets car il faudra désormais prouver que les investissements
réalisés ont un impact mesurable sur la sûreté au regard des sommes
investies. Aussi, si la revue par les pairs constate des défaillances,
les mesures de sûreté n'auront pas à être mises en œuvre immédiatement.
Et puisque la Commission ITRE a refusé que les ASN soient dotées d'un
véritable pouvoir de sanction, elles ne seront pas capables de
contraindre les opérateurs efficacement".
"On pourrait se réjouir de l'inclusion d'une référence à la Convention d'Aarhus sur la participation du public au processus décisionnel, mais les amendements que nous avions déposé pour favoriser la participation du public ont été rejetés. Plus que contradictoire. Pire, la proposition d'inclure des experts indépendants de la société civile dans les revues par les pairs a été rejetée. Ce vote représente finalement très bien l'image que tout un chacun a du nucléaire: un milieu fermé, hermétique à tout contrôle extérieur et à tout droit de regard des citoyens".
"On pourrait se réjouir de l'inclusion d'une référence à la Convention d'Aarhus sur la participation du public au processus décisionnel, mais les amendements que nous avions déposé pour favoriser la participation du public ont été rejetés. Plus que contradictoire. Pire, la proposition d'inclure des experts indépendants de la société civile dans les revues par les pairs a été rejetée. Ce vote représente finalement très bien l'image que tout un chacun a du nucléaire: un milieu fermé, hermétique à tout contrôle extérieur et à tout droit de regard des citoyens".
C'est moi qui surligne les passages.
Je rappelle que le simple exemple du non remplacement des disjoncteurs, comme expliqué sur mon blog le 16 février, trouve un drôle d'écho dans ce vote du parlement européen.
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